La Quête d'Ewilan, tome 1 : D'un Monde à l'Autre

J'entends parler de Pierre Bottero en termes élogieux depuis plusieurs mois, et le baby-challenge Jeunesse auquel je me suis inscrite a donc été l'occasion de tester. Je vais essayer de faire un article assez court étant donné qu'il y a déjà pas mal d'avis sur ce premier tome... (voyez ici par exemple).

Pour l'histoire, voici un résumé rapide : Camille, sur le point d'être renversée par un camion, se retrouve subitement dans une réalité parallèle face à un monstre qui tente de la tuer. De retour (tout aussi subitement) dans notre monde, elle s'empresse de prévenir Salim, son meilleur ami, de ce qui lui est arrivé.
Camille et Salim retournent rapidement en Gwendalavir et y apprennent que le vrai prénom de la jeune fille est Ewilan et qu'elle est Dessinatrice, c'est-à-dire qu'elle rend réel ce qu'elle dépeint dans son esprit. S'ensuit tout un tas de mésaventures (on s'en doutait un peu !).

Première chose que je trouve importante : ce livre est fait pour être lu en classe ! (c'est d'ailleurs pour ça que j'en ai commandé 10 exemplaires dans le cadre du Club Lecture que j'anime dans le collège où je travaille). En effet, la construction est parfaite pour des collégiens : le livre est bien rythmé, les chapitres sont courts et le duo Camille/Salim permet aux filles comme aux garçons de s'identifier aux héros.
Les enfants y trouveront leur compte, les adultes peut-être un peu moins, mais c'est tout de même très agréable à lire. L'histoire est originale, poétique (voyager dans l'Imagination, être Dessinateur...) et pleine de rebondissements (auxquels on s'attend un peu quand on est un habitué de la littérature jeunesse, mais ça n'enlève rien au charme du récit).

J'ai énormément apprécié les descriptions très visuelles (des personnages comme des paysages) qui permettent d'être réellement immergé dans le récit... Par contre, je n'ai vraiment pas réussi à aimer Camille comme je peux aimer Harry dans la série de J.K. Rowling ou Lyra dans A la Croisée des Mondes. J'ai été régulièrement irritée par son caractère ou ses réactions et j'ai de très loin préféré la vision des choses de Salim, qui me semblait également beaucoup plus crédible comme personnage.
Je me demande si le fait de lire trop de critiques élogieuses n'a pas faussé mon jugement. J'aurais peut-être jugé le livre meilleur si je l'avais découvert par moi-même...

En somme j'ai bien aimé, je lirais certainement la suite car le style de Pierre Bottero est plus qu'agréable, mais j'espère cependant que cela s'améliore au fur et à mesure qu'on avance dans les tomes et les trilogies.

Combien de cupcakes ?



Ce livre fait partie du Challenge Jeunesse, ce qui m'amène à 7/20.

Au Bonheur des Ogres

Et voilà, nous sommes le 27 décembre et j'ai déjà fini un des livres reçu à Noël... La malédiction des vacances c'est que les livres durent beaucoup moins longtemps ! (enfin je vais pas me plaindre, je sais que beaucoup d'entre vous sont déjà retournés au travail...).

Les livres de Daniel Pennac, je les connais depuis un bout de temps, ma mère les lisait quand j'étais encore à l'école primaire. Vu que toute la première partie d'Au bonheur des ogres avait une très forte impression de déjà-vu, j'avais certainement essayé de commencer la saga Malaussène il y a quelques années, mais Pennac ayant une écriture particulière, je n'avais jamais fini.

Ce premier tome campe les personnages qu'on retrouvera dans les 6 tomes de cette saga hors du commun. Benjamin Malaussène est le premier-né d'une fratrie nombreuse dont il s'occupe comme un père étant donné que sa mère n'est jamais là.

Ben travaille au "Magasin" (qui n'est pas sans rappeler la Samaritaine) où il occupe une fonction très originale : il est Bouc-Émissaire. Quand un client a une réclamation, il est appelé dans le bureau de son patron, se prend un savon, s'excuse, pleure, présente sa démission, et finit généralement par avoir ce qu'il veut : le client retire sa plainte et s'en va sans rien demander.

Quand le premier attentat à la bombe a lieu, Malaussène est là. Pour le deuxième aussi. Et le troisième.

Alors forcément, il se retrouve embarqué dans une enquête d'un genre nouveau, pendant laquelle il essaiera tant bien que mal de ne pas devenir le suspect parfait (quoi de mieux qu'un Bouc-Émissaire de métier pour porter le chapeau ?), de gérer sa soeur Clara qui photographie ce qui lui fait peur, Le Petit qui rêve d'ogres Noël qui deviennent réalité, Jérémy, apprenti terroriste, Thérèse, voyante à ses heures, Julius, son chien épileptique, et tant d'autres qui sont la vie de Benjamin.

Oui, il a l'air un peu méchant M. Pennac, c'est certainement
ce qui lui reste de ses années d'enseignant...
Pour être honnête, j'ai eu un peu de mal à accrocher au style de Pennac pendant la première partie du roman.

En effet, il y a énormément de dialogues intérieurs qui partent dans tout les sens, des grandes considérations un peu gavantes, et un nombre de personnages assez impressionnant qu'il faut prendre le temps de retenir.
Cependant, une fois que l'intrigue est lancée, je me suis retrouvée à vouloir le finir d'un trait (c'est ce que j'ai fait d'ailleurs, pelotonnée sous ma couette jusqu'à 4h du matin) pour comprendre le pourquoi du comment.

Je pense que je vais pas tarder à lire les tomes suivants, j'ai hâte de suivre le développement de tout les personnages, voir comment grandissent les petits, ce que va devenir Benjamin, etc...
On s'attache très vite à la famille Malaussène, ils ont tellement de personnalité que c'est dur de se dire qu'ils ne sont pas réels !

J'ai parfois trouvé le récit un peu décousu, ça part de tout les côtés, on ne sait plus où donner de la tête, mais c'est ce qui fait le charme de l'histoire : elle ressemble à ses personnages.

Un livre en dents-de-scie donc, mais qui est plein de personnalités, de défauts qui font son humanité, rafraîchissant parce que surprenant.
L'auteur ne mâche pas ses mots et ça change des romans contemporains classiques.

Combien de cupcakes ?

Swap Noël 2010 - Déballage !

Grande fan des surprises, cadeaux et autres déballages, il ne m'a pas fallu longtemps pour m'inscrire à mon premier swap ! Séverine a lancé il y a 2 mois le Swap Noël, auquel je me suis empressée de m'inscrire.


Le colis devait contenir :
  • 2 ou 3 livres
  • 1 petit cadeau
  • des gourmandises
  • un marque-page
  • une carte de Noël
J'ai donc reçu le colis venant de chez Lia et j'ai envoyé le mien à Platinegirl.

Bon alors, comme je n'ai pas résisté à la tentation et que je l'ai ouvert le 24 avant de partir pour le réveillon, je n'avais pas encore mes cadeaux, et comme j'avais demandé un appareil photo au Père Noël... J'ai pris les premières avec mon téléphone, donc la qualité est pas géniale, désolée.

Le Colissimo était magnifique, donc je l'ai mis
tel quel sous le sapin !
L'émerveillement à l'ouverture : "Aaaaah, une carte de Glinda !"
(vous comprendrez plus tard)

Il y avait un petit mot explicatif sur chaque
cadeau, c'était vraiment adorable.
Une fois le paquet déballé (après de nombreux "Wouaaah !"
"Génial" et autres "Trop bieeeeen !")


Et voilà les photos plus détaillées que j'ai prises avec mon nouvel appareil photo :

Chocolat  en poudre Cadbury, sablés au chocolat McVitie's
que j'ai déjà entamés (ça se voit !) et une plaquette
de Lindt qui a l'air plus que prometteuse.
Son of a Witch (la suite de Wicked) - Gregory Maguire
Shiver - Maggie Stiefvater
Au bonheur des ogres - Daniel Pennac
Pour la petite histoire Shiver et Au bonheur des ogres étaient dans ma wish-list, mais pas Son of a Witch et j'ai été abasourdie que Lia se soit renseignée à ce point sur mes goûts, parce que c'est vraiment un livre
que j'ai hâte de lire !

Alors ça, c'est génial, la BO du Magicien d'Oz qui est mon film
préféré tout genres confondus, une tasse de Londres et une
mignonne petite bougie avec un père Noël !
La fameuse carte Glinda (c'est pas vraiment elle, mais le fait que Lia
se soit donné la peine de trouver une carte qui rappelle le Magicien
d'Oz, ça m'a vraiment touchée), un marque-page avec un chat et un
superbe marque-mage en cuir qui vient du Jane Austen Center !

Au final j'ai été plus que gâtée par ce premier swap, c'est une expérience que j'ai hâte de renouveler, je suis déjà en train de chercher un nouveau swap qui m'intéresse !
Lia, merci encore pour toutes ces petites attentions, tu m'as fait super plaisir et j'espère que ton colis t'a apporté autant de bonheur !


Pour ceux que ça intéresse, voici les billets des autres participantes : Séverine, Adora, Platinegirl, Fée des lunes, Tristhenya, Fleurdusoleil, Jana, Lia, Eileda, Plumeline, Céline031, Magda31, Aidoku, Albertine, Sabaha.



Fahrenheit 451

Le livre de Ray Bradbury aurait pu s'intituler, après traduction, 232,7 °Celsius. C'est en effet la valeur communiquée à l'auteur par une caserne de pompiers quand il se renseignait sur la température à laquelle un livre prend feu. 

Fahrenheit 451 nous raconte le "réveil" de Gus Montag, pompier de son état et résidant dans une grande ville américaine. Gus est pompier mais il n'éteint pas les feux, au contraire, il les déclenche, à l'aide de serpents de pétrole. En effet dans cette contre-utopie, se balader seul peut vous faire arrêter, les livres sont bannis et quiconque en possédant s'expose à la prison et à la mise à feu de sa maison.

Mildred, la femme de Gus, passe son temps devant les murs-écrans de son salon, à discuter avec des personnages télévisés, ou avec les "coquillages" dans les oreilles, qui lui disent quoi penser, à quel moment et qui l'empêchent surtout de (trop) réfléchir.
Mais Clarisse, la voisine qui regarde la lune, pense pour le plaisir et qui est une habituée des conversations ("Mais de quoi parlez-vous donc ?!") va tout chambouler dans la vie de Gus. Que disent les livres ? Pourquoi les brûler ? Et comment le capitaine Beatty peut-il en citer autant sans être lui-même en infraction ?

Cela fait plusieurs années que j'avais envie de lire ce livre, mais n'étant pas vraiment adepte de la science-fiction, je ne m'étais jamais vraiment penchée sur le résumé et je repoussais toujours à plus tard... Une fois la motivation trouvée et le livre commencé, j'ai vite réalisé qu'il y avait énormément de similitudes avec une des mes oeuvres favorites : 1984 de Georges Orwell. Fahrenheit 451 est cependant beaucoup plus court et se lit très rapidement.

L'écriture est très fluide et agréable, bien que bourrée de métaphores tarabiscotées et c'est un vrai plaisir que d'avoir une traduction "mise à jour" (selon la préface la première était un peu hésitante étant donné que beaucoup des références utilisées étaient intraduisibles).
J'ai tout simplement été emportée par Montag et sa prise de conscience, par ce récit très court et concis qui s'étale sur à peine quelques jours et nous fait prendre la mesure de la chance que nous avons de vivre dans un pays où on peut lire à peu près tout ce qu'on veut quand on veut.

Je vous ai trouvé une photo de Bradbury
jeune parce que vieux, il fout les pétoches !
Même si le livre est sorti en 1953, il aurait tout aussi bien pu sortir en 1983 ou en 2013 tellement il est actuel et intemporel à la fois. Bien sûr il n'y est pas question de téléphone portable ou d'internet, mais ce n'est réellement pas choquant (et dans une dystopie, comme dans une utopie, le lecteur accepte automatiquement que les développements de la société l'ont menée dans une direction différente de la nôtre) et on peut tout à fait imaginer un monde qui fonctionnerait comme celui de Montag, Faber et Mildred. Le plus frappant est certainement l'omniprésence des murs-écrans dans la vie des personnages, à peine moins imposants que dans nos salons actuels...

Vous l'aurez deviné, j'ai vraiment adoré Fahrenheit, et ce fut un plaisir que de savourer une telle oeuvre ! Même pour ceux qui ne sont pas adeptes de la science-fiction, je pense qu'avec 1984 et Le Meilleur des Mondes c'est un des rares livres qu'il ne sera pas difficile de finir.

Combien de cupcakes ?


Et en plus... Le CCC !!!
(Cupcake Coup de Coeur)





Les Fils de Ramsès

Meyer et Kerdellant sont deux journalistes (L'Express, Géo) qu'on a déjà pu lire en collaboration dans La Porte Dérobée il y a quelques années. Ils reviennent cette année avec un thriller mi-ésotérique mi-historique sur fond d'Egypte Ancienne.

On y retrouve Hosni, médecin humanitaire amoureux des caméras, sa femme Rania, galeriste cultivée et passionnée par l’histoire de son pays, Raphaël, leur fils de 14 ans, bien calé en hiéroglyphes et adepte de Second Life, et Emmanuelle, ex-femme d'affaires qui travaille avec Hosni sur une campagne de vaccination en Afrique.

Le scénario de base est original, tout en étant simple : Raphaël joue à un jeu mystérieux sur Second Life dans lequel il doit découper une momie et la déposer au pied de l'obélisque de la Concorde, et quelques heures après le jeu devient réalité et Hosni et Emmanuelle sont témoins du dépôt du corps.
A partir de là on suit les trois personnages principaux (Hosni, Emmanuelle et Raphaël) les uns après les autres dans leurs chapitres respectifs et on a donc droit à leur point de vue et à leur vision du déroulement de l’histoire.

J'ai eu beaucoup de mal à décider ce que j'ai pensé de ce livre. D'un côté j’ai apprécié les rebondissements, les petits "cours" sur l’Egypte, les pharaons, l'histoire des obélisques, mais de l'autre j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, à me sentir concernée par leurs histoires, et je suis ressortie de ma lecture avec une impression de lenteur assez énervante (je sais, c'est paradoxal de dire qu'il y a des rebondissements ET que c'est lent, mais c'est vraiment comme ça que je l'ai ressenti…).

Attention, ne vous y trompez-pas, c'est un bon livre, qui fera un solide cadeau de Noël pour les amateurs de thrillers, mais ce qui manque, c'est justement ce petit "truc" qui donne son nom au genre : le thrill (frisson, en anglais), qui vous coupe l'envie de poser le livre et vous force à lire jusqu'à épuisement.
Cependant les bases sont solides, les personnages ont une vraie histoire, une personnalité et manquent juste un peu d’humanité selon moi (l'adultère y serait presque banalisé, sans qu'on s'y arrête ou que les personnages y repensent à deux fois).

Les auteurs ont fait un effort certain pour situer leur roman à la fin des années 2000 (nombreuses références à l'iPhone, aux JO, à des sites internet assez récents, etc…) même si des fois c’est un peu hors-sujet : de temps en temps ça m'a fait repenser au placement de produits qu’on peut voir dans de nombreux films américains.

Pour résumer, bien qu'on ressente trop l'écriture en duo selon moi, Meyer & Kerdellant réussissent à capter l'attention de leurs lecteurs grâce à leur connaissance approfondie de l'Egypte. C'est un plaisir d'apprendre au fur et à mesure de la lecture des petites anecdotes sur la vie des pharaons et les coutumes ancestrales de ce pays plein d'Histoire. J'aurais apprécié des personnages plus attachants, peut-être un peu moins privilégiés et un dénouement final amené plus subtilement.


Combien de cupcakes ?



Merci aux éditions JC Lattès et à BoB pour ce partenariat !

L'Arc-en-Ciel de la Gravité

Avant toute chose, j'aimerais m'excuser pour cette loooooongue pause dans la publication de mes articles.

  1. J'ai eu moins facilement accès à Internet pendant quelques semaines.
  2. La préparation de Noël (que je fais toujours en novembre pour éviter les ruptures de stock et autres magasins bondés) m'a bien occupée.
  3. L'Arc-en-ciel de la Gravité. (Je sais, ce n'est pas une phrase, mais vous allez comprendre...)


Etant donné que je n'ai rien compris au livre (j'ai pas tout lu, je me suis arrêtée à la moitié à peu près), je suis incapable de vous faire un résumé... Ce qui m'a marquée c'est les banana breakfast, certainement parce c'est le tout début du livre et que je n'avais pas encore réalisé que tout le livre allait être incompréhensible. Donc j'ai farfouillé par-ci par-là sur Internet pour trouver un autre résumé que celui de la quatrième de couverture et j'ai trouvé un article très représentatif sur la Désencyclopédie. Et il y a dans cet article le meilleur résumé que j'aie trouvé à ce jour :

Ça parle de Tyrone Slothrop, un américain à Londres pendant le Blitz, à la fin de la seconde guerre mondiale. Ensuite, Slothrop part pour Nice après avoir appris la mort de Tantivy dans le Times (mais n'est-ce pas un coup monté?) et la rencontre avec Waxwing, mais doit se barrer lorsque la police militaire débarque là où il dormait et puis va à Zurich en prenant le train et il rencontre un argentin et Squalidozzi qui volent un U-Boat, et puis arrive dans la Zone, où Slothrop prend le nom de Ian Scuffling et apprend que Oberst Enzian est le chef du Schwarzkommando qui construit la fusée 00000 et qui est composé de membre d'une tribu Herero africaine déportée qui a un lien avec Blicero, tandis que Geli Tripping, la Sorcière, et Tchitcherine, qui recherche, avec Qulan, la Lumière Kirghize, et qui fait le lien entre le Schwarzgerät et la fusée 00000 et l'Imipolex G et ... ah ! Aaahhh ! Mon cerveau ! Mon cerveau fond ! Aaahaahaaaaaarrg !


En fait j'ai été trompée par le National Book Award qui a été accordé à Thomas Pynchon pour ce livre, et surtout par le fait qu'il ait été considéré pour le prix Pulitzer (à mon avis parce que personne n'osait avouer qu'il n'avait rien compris).


Pendant les 100 premières pages (qui se lisent très vite, je vous l'accorde), j'ai pas arrêté de me dire "Bon, quand est-ce que l'auteur passe à un style compréhensible ? Là ? Ah non... Là alors ? Non plus...". Si vous ressentez ça en lisant un livre, ça a un nom : le postmodernisme.
Personnellement je n'y vois rien de moderne, encore moins de postmoderne, mais j'ai trouvé un nom que je trouve plus approprié à ce style : la diarrhée littéraire (c'est dégoûtant je sais, mais c'est un hommage à ce passage du livre dans lequel... Non, je ne vais pas vous imposer ça !).
Sérieusement, si vous avez déjà rencontré quelqu'un atteint de logorrhée (plus communément appelée diarrhée verbale), il vous suffit d'imaginer la même chose, mais retranscrit dans un pavé de 1200 pages, et voilà ! Vous êtes en possession d'un livre postmoderne.


Ce qui est dommage c'est que le thème abordé est intéressant, les personnages et le scénario fantasques auraient pu être marrants, et Pynchon (qui doit être super-méga-ultra cultivé) ne se gêne pas pour fourrer ici et là des tonnes de notions de physique, mathématiques ou d'histoire un peu partout, ce que j'apprécie généralement, même quand je ne comprends pas tout... Mais là... Déjà que je n'ai rien compris à cause du style, si en plus on y rajoute des trucs d'un niveau scientifique bien au-delà de mes capacités...


Je sais bien que mon avis va vous sembler un peu brutal, mais ce livre m'a vraiment retournée. J'ai du faire des pauses de plusieurs jours toutes les 100-150 pages, et pendant ces pauses je n'étais attirée par aucun autre livre... Heureusement, ce ne fût que temporaire, une fois que je me suis décidée à abandonner pour de bon, et après une semaine de pause sans lire, tout est rentré dans l'ordre. Mais vous imaginez bien que ce n'est pas quelque chose d'anodin quand un livre vous coupe toute envie de lire !




Combien de cupcakes ?



(un demi pour le sujet...)




Merci à Livraddict et aux Editions Points pour ce partenariat, même s'il n'a pas fini comme je l'imaginais...


 

Les Cathédrales du Vide

Une fois n'est pas coutume, je m'attaque ici (grâce à un partenariat Livraddict) à un thriller français, chose assez rare pour être notée. On y retrouve le vrai Paris, pas celui des touristes américains (quoique...) et pour changer, ce sera les services secrets européens et non pas américains que nous rencontrerons durant le déroulement de l'intrigue...

Avant toute chose, j'avoue, je n'ai pas lu Le Rasoir D'Ockham, le premier tome des aventures du commandant Mackenzie. La dernière page des Cathédrales du Vide me conseille de le lire si j'ai aimé lire celui-ci, mais cependant comme les deux enquêtes se recoupent, je pense que je serais beaucoup moins motivée en sachant déjà comment se finit le premier tome.

Dans Les Cathédrales du Vide on (re)trouve donc Ari Mackenzie, analyste de la DCRI (fusion des RG et de la DST), en arrêt maladie pour dépression, qui se soigne à coups de whisky et ressasse sans cesse l'enquête qu'on lui a retirée brutalement et sa rupture avec Lola...
Un agent secret belge lui propose de reprendre l'enquête sans en avertir ses supérieurs, pour le compte du SitCen (Centre de Situation Conjoint - en gros les RG européens). A partir de là, tout s'accélère : Ari refuse, son appartement est cambriolé, à l'autre bout du monde un scientifique s'échappe d'un complexe de recherche enfoui sous une cathédrale en pleine forêt vierge, Nicolas Flamel nous livre ses mémoires, une enquêtrice de l'ONU est assassinée en pleine rue et un mystérieux dossier disparaît...

La bande-annonce du livre (et oui, maintenant y'a des bandes-annonces pour les livres !) est disponible sur le site des éditions J'ai Lu :



Henri Loevenbruck tisse sa toile artistiquement, il vient placer une à une les nouvelles intrigues sans étouffer les précédentes et on ne perd jamais de vue le héros et ses motivations parfois discutables.
Le récit est très bien construit, des bases solides sont établies assez rapidement et c'est un délice de voir se mélanger des recherches scientifiques ultra-modernes à des notions d'alchimie qui datent de plusieurs siècles.

L'écriture est fluide mais ne tombe pas dans la simplicité à outrance et les nombreux (plus de 100) chapitres délimitent les différents points de vue et permettent au lecteur de bien se retrouver (ce qui n'était pas gagné au vu du nombre de personnages parlant à la première personne).

Une des choses que j'ai regrettée dans ce livre c'est que même si Paris est plusieurs fois décrite en détails (le café où Ari boit ses whiskys, les trajets en voiture, la maison de Nicolas Flamel), j'aurais aimé que Loevenbruck fasse de même pour les autres endroits du globe où l'on retrouve Mackenzie...
Par contre, j'ai vraiment apprécié les clins d'oeil à des personnages politiques et le fait que les nouveaux moyens de communication (Skype, Facebook, les blogs) soient utilisés sans que ça fasse forcé.

Henri Loevenbruck (il fait un peu peur, d'accord,
mais quand il chante ça va mieux !)

Les personnages secondaires sont fouillés, aucun ne m'a donné cette impression de superficialité que j'ai pu avoir en lisant des thrillers historiques/ésotériques américains, j'aurais peut-être apprécié de plus amples descriptions physiques mais mon imagination a comblé le vide laissé (peut-être intentionnellement) par l'auteur.

Mackenzie, quant à lui, a cette cassure qu'ont beaucoup de héros français, il est loin d'être parfait, à la limite de l'alcoolisme, déprimé, quelquefois égoïste et désagréable, mais attachant au possible.
On a quelques fois l'impression que quoi qu'il arrive il ne sera jamais satisfait de lui-même, du déroulement de sa vie et je l'ai trouvé un peu "chouineur" de temps en temps.

Au final j'ai beaucoup apprécié cette lecture, même si j'aurais aimé qu'il y ait plus de références à l'alchimie et à l'histoire des lieux sur lesquels se trouvent les différentes réserves de l'INF... Je ne me suis jamais ennuyée, mais même si les personnages étaient beaucoup plus intéressants que ceux de Dan Brown par exemple, je n'ai pas trouvé le récit aussi haletant...
Si vous voulez lire Les Cathédrales du Vide, je vous conseille réellement de commencer par Le Rasoir d'Ockham, parce qu'après ça sera trop tard, la majorité de l'intrigue sera dévoilée...

Combien de cupcakes ?



Merci encore à Livraddict et aux éditions J'ai Lu pour ce partenariat !

  

Insecte

Insecte est de ces livres qui vous donnent envie de connaître l'auteur. Claire Castillon est, au vu de ses interviews, une femme belle, délicate et gracieuse qui écrit en solitaire, dans son monde et aime "creuser la plaie" pour avoir des sentiments bruts et crus au bout de sa plume.


Les dix-neufs nouvelles du recueil touchent toutes, de près ou de moins près aux mères et à leurs filles, à leur position dans la famille, par rapport au père et au reste du monde. On peut y lire une fille qui déteste sa mère parce qu'elle est en train de mourir d'un cancer, une mère qui n'ose pas
dénoncer l'inceste qu'elle soupçonne de peur de ne plus avoir une vie stable, une fille persuadée d'être adoptée parce que sa mère est blonde et pas elle, une mère battue par sa fille et qui n'ose rien dire, etc...

C'est un recueil de nouvelles cinglantes, froides, précises, qui réveillent en nous des traits de caractères inavouables. La relation mère-fille y est disséquée aux pires moments possibles, et on ne peut s'empêcher de se laisser embarquer par l'auteur dans son voyage au coeur des relations dysfonctionnelles qu'ont ses personnages.

La chose bizarre avec Claire Castillon et ses nouvelles, c'est que j'ai envie de ne pas les aimer. Quelque chose me dérange, quelque chose ne va pas, et pourtant je ne peux m'empêcher d'engloutir le livre en moins d'une heure, et je suis totalement happée par sa personnalité durant les interviews télé alors que c'est typiquement le genre de personne maniérée que je ne supporte pas...

Quoi qu'il en soit, j'ai retrouvé un peu du ton de Nothomb (quelle jolie rime) dans Insecte, peut-être pas aussi bien maîtrisé, mais pas désagréable non plus... J'ai lu les nouvelles comme on mange des bonbons, en appréciant chaque histoire courte, chaque trait de caractère, qui me rappelait, poussé à l'extrême, des situations dont j'ai été témoin dans mon entourage (j'ai bien dit "poussé à l'extrême", je vous rassure !). Je n'ai pas adoré, mais j'ai apprécié, et j'ai surtout été très intriguée par Claire Castillon, ce qui me poussera peut-être à lire quelques-uns de ses autres livres bientôt...

Combien de cupcakes ?

Bonjour Tristesse

J'ai ce livre dans ma PAL depuis au moins deux ans. Mais n'ayant jamais lu Sagan et ne sachant pas trop à quoi m'attendre, je n'arrivais jamais à me motiver assez. Avec le challenge Juste pour Lire, je me suis dit qu'un roman court comme Bonjour Tristesse c'était une très bonne idée. Et j'avais raison.

Cécile a 17 ans, un père veuf et très mondain, qui l'emmène à des soirées d'adultes et ne lui cache rien de ses nombreuses liaisons amoureuses. Elle est vive et blasée à la fois, la malédiction des enfants à qui l'on donne tout sans rechigner. Pour leurs vacances d'été, il loue une magnifique villa isolée surplombant la Méditerranée et y invite sa copine du moment, Elsa.

Elsa a 15 ans de moins que lui, n'est pas ce qu'on appellerait une intellectuelle, mais elle est très belle et très gentille, ce qui semble suffire à Cécile comme à son père. Cependant, les vacances ne vont pas se dérouler comme prévu quand Anne, amie de la mère décédée de Cécile, les rejoint pour la suite de leur séjour. Anne est tout le contraire d'Elsa : elle a 40 ans, est très instruite, discrète et est empreinte d'une certaine grâce qui échappera toujours aux filles bruyantes et mondaines.

C'est durant cet été-là que Cécile rencontrera son premier amour et s'essaiera pour la première fois aux manipulations qu'une petite fille gâtée mais insouciante peut s'imaginer comme inoffensives.


Pour tout dire, quand j'ai commencé le livre, vraiment je trouvais ça pas génial, et puis quelques petites phrases disséminées par-ci par-là m'ont fait changer d'avis.
L'écriture est délicate, mais le sujet est brutal, l'héroïne est détestable mais attachante, le dénouement plat mais palpitant.
J'ai été emportée par Cécile et ses accès de colère intérieurs, par sa découverte de l'amour physique, par ses crises de culpabilité immédiatement renversées par sa volonté d'avoir ce qu'elle veut quand elle veut.
Ça m'arrive très rarement, mais en quelques pages j'avais en tête une actrice pour Cécile, qui m'est restée en tête durant tout le roman : Ludivine Sagnier. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais le caractère de Cécile et les descriptions physiques m'ont instantanément fait penser à elle il y a une dizaine d'années.

Ludivine Sagnier (dans Swimming Pool) a incarné,
dans mon imagination, Cécile pendant tout le roman.
Au final, j'ai ressenti le livre comme un petit bijou, comme un coquillage poli par la mer, le sable et le soleil, quelque chose de léger et grave à la fois. La transformation d'une adolescente en jeune femme a été retranscrite avec tellement de perspicacité par cette jeune Françoise Sagan de 19 ans que j'ai été prise d'une envie subite de lire d'autres romans de cette auteure et d'en apprendre plus sur elle. Ne vous étonnez donc pas si dans les mois à venir je chronique la suite de ses oeuvres...

Combien de cupcakes ?

Juste pour Lire !

Voilà, donc aujourd'hui je fais mon challenge Juste pour Lire (9h sans thème imposé), j'ai donc préparé une petite pile de bouquins (plus que ce que je vais lire certainement, mais c'est pour avoir le choix !)


Alors je résume :




  • Red Dragon (Thomas Harris) - 202 p./480 --> 311/480
  • Les Cathédrales du Vide (Henri Loevenbruck) - 18 p. / 411 --> 37/411
  • Walking Dead, tome 11 : Les Chasseurs (Robert Kirkman) - 0 p./137 --> terminé
  • Insecte (Claire Castillon) - 0 p./161 --> terminé
  • Daisy Miller (Henry James) - 0 p./106 --> terminé
  • Pacush Blues : Premières Mesures (Ptiluc) - 0 p./64 --> terminé
  • Pacush Blues : Second Souffle (Ptiluc) - 0 p./61 --> terminé
  • Bonjour Tristesse ( Françoise Sagan) - 0 p./153 --> terminé
  • The Graveyard Book (Neil Gaiman) - 0 p./304 --> 135/304



A part les livres déjà en cours de lecture, j'ai choisi beaucoup de livres courts, un recueil de nouvelles et des BD pour me permettre de changer d'univers, de style et d'auteur assez régulièrement.




Pour commencer, je m'installe dans le salon, dans un genre de fauteuil très confortable mais dont il est quasi-impossible de se relever sans des abdos en béton (malheureusement, ce n'est pas mon cas mais heureusement, je suis toute seule aujourd'hui !), face au jardin, en espérant que quelques rayons de soleil viennent me réchauffer !

Je commence à 13h30, ce qui devrait me faire finir vers 23h si je m'arrête une demie-heure pour manger. Je reviendrais faire des mises à jour tout au long de la journée !

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15h : J'ai commencé par Red Dragon, après une heure et demie de lecture j'en suis à la page 311, ce qui me fait 109 pages de lues. Je garde les 150 dernières pages pour la semaine prochaine, vu que c'est le Book Club de novembre sur Livraddict, je ne veux pas le finir trop tôt et oublier les détails. Le soleil est arrivé, je suis donc bien réchauffée, j'ai même coupé le chauffage ! Je passe maintenant à Daisy Miller.

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18h30 : J'ai pris une pause d'une heure vers 16h pour manger et m'occuper de donner à manger aux chats et au lapin, donc si je veux vraiment faire 9h de lecture, la fin du challenge sonnera à 23h30 (si jamais j'ai trop de mal, j'arrêterais à 22h30 quand même, en comptant mon heure de déjeuner comme heure de lecture). J'ai donc fini Daisy Miller (106 pages), Pacush Blues : Premières Mesures (64 pages) et Insecte (161 pages). A 18h30, après 4h de lecture j'en suis à 440 pages tout rond !

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21h30: Après le déménagement dans ma chambre, au chaud avec le chat et un petit goûter, je me suis installée pour lire Walking Dead, tome 11 : Les Chasseurs (137 pages), Bonjour Tristesse (153 pages), que j'ai beaucoup apprécié, et Pacush Blues : Second Souffle (61 pages), ce qui m'amène donc à un total de 791 pages pour l'instant. Me voilà repartie pour les deux dernières heures de lecture !

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23h30 : Et voilà, mes 9h de lecture sont finies, j'ai commencé The Graveyard Book et j'en suis presque à la moitié, c'est 135 pages de plus pour moi. Je n'ai pratiquement pas touché Les Cathédrales du Vide (19 pages), mais je savais bien que j'avais prévu plus de livres qu'il ne m'était possible de lire ! Je peux fièrement dire que pendant cette session de Juste pour Lire j'ai englouti 945 pages. Je suis plutôt contente et si j'ai l'occasion de refaire une session de 9h, j'essaierais peut-être de dépasser les 1000.


Maintenant il n'y a plus qu'à rédiger les chroniques !


Merci encore à Mycoton pour l'organisation ^^

Accros du Roc (Les Annales du Disque-Monde, tome 16)

Je retrouve (avec plaisir) Terry Pratchett et ses Annales du Disque-Monde après plus de 2 ans de pause. Quand on se retrouve à lire une série si longue, il y a forcément un moment où on a envie de changer un peu de style (en tout cas, moi j'avais eu du mal passé le 12ème tome...). J'avais commencé Accros du Roc il y a fort longtemps et j'avais abandonné au bout d'environ 150 pages. N'en ayant plus aucun souvenir, j'ai recommencé à zéro.

Dans ce 16ème tome on retrouve des personnages bien connus du lecteur assidu de Pratchett (La Mort, Planteur J'Me-Tranche-La-Gorge, l'archichancelier Ridculle et bien d'autres) et on en découvre des nouveaux.

L'histoire suit la création du Groupe de Roc, mené par Kresken Kelenn aka Buddy (Holly, traduction de son nom de famille) et une guitare mystérieuse et magique trouvée dans une boutique non moins mystérieuse et magique.

En parallèle, on rencontre pour la première fois Suzanne, la fille d'Ysabell et Mort (cf. Mortimer), qui, malgré son improbable capacité à être tellement discrète qu'on ne la voit pas, suit une scolarité à peu près normale dans un pensionnat de Quirm. Mais La Mort, prise d'une crise philosophique, disparaît soudainement (pour en fait s'engager dans la Légion Klatchienne) et Suzanne se retrouve obligée de la remplacer, assistée par La Mort aux Rats.

Et un soir où Suzanne est supposée "tuer" Kresken/Buddy, elle sera témoin d'un phénomène tout à fait bizarre : dans le sablier de la vie de Buddy, au moment où le dernier grain de l'avenir tombe dans ceux du passé, quelque chose d'autre continue à couler... Quelque chose de brillant et de rythmique... des grains de musique de rocs.

Le Disque-Monde, soutenu par quatre éléphant
eux-mêmes juchés sur la grande A'Tuin.

Comme d'habitude, les allusions et jeux de mots sont légion, Patrick Couton (le traducteur) a encore fait un travail tout à fait remarquable (c'est pas pour rien qu'il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1998 !). C'est avec un plaisir non dissimulé qu'on voit les mages devenir des adolescents rebelles qui peignent leur chambre en noir, font clouter leurs robes "Né dans les runes" et se mettent à porter des pantalons.

Cependant il manque quelque chose à ce tome, l'accroche est difficile (pourtant j'étais plus qu'enthousiaste) et je ne me suis attachée à aucun des personnages (sauf peut-être, ironiquement, à La Mort). Les deux histoires parallèles s'entrecoupent bizarrement et je n'ai pas retrouvé la fluidité de la narration de Pratchett (je les lis généralement d'une traite tellement je suis à fond, mais là on était loin du compte).

Je n'en tiens cependant pas rigueur à l'auteur, les personnages des Annales sont tellement différents qu'il y a forcément des tomes qui vont moins me plaire, et je suis déjà prête à entamer le 17ème !


Combien de cupcakes ?

Chroniques d'une Prof qui en Saigne

Princesse Soso (j'ose espérer que ses élèves l'appellent autrement) est prof d'anglais dans un collège perdu au fin fond de la campagne. Elle raconte ses mésaventures sur son blog depuis quelques temps déjà, et laissez-moi vous dire que pour toute personne de moins de 35 ans travaillant dans un collège, ce blog c'est un peu comme... comme si Princesse Soso était dans ton cerveau et retranscrivait tes moindres pensées dans ses billets. Oui, à ce point-là.

"Mais c'est impossible!" me direz-vous, "Au collège les élèves ne sont pas si horribles que ça.". Et bien SI.
Attention, je ne suis pas prof, je n'ai donc pas exactement le même point de vue, mais mon Dieu que c'est bon de se rendre compte que se moquer des classes de SEGPA quand ils sont vraiment trop chiants ça fait du bien à d'autres personnes que moi. Ça fait du bien à Princesse Soso et ses amis aussi. Et tant mieux.

Vous comprendrez bien que faire un résumé d'un livre tiré d'un blog, c'est pas facile, alors bah... je le ferais pas. Chroniques d'une prof qui en saigne est construit comme un journal pas-très-intime (mais avec des bonnes grosses méchancetés à l'intérieur, comme un Kinder mais en mieux si vous voyez ce que je veux dire), très certainement parce que pour fusionner des dizaines de billets en un seul bouquin, c'est le format qui rend le mieux au final.

Princesse Soso aime Sephora, les sixièmes trognons qui lui offrent des autocollants Hello Kitty, Super Nanny, se mordre la main pour s'empêcher de rire et par-dessus tout, elle aime Pierre Bénichou.
Princesse Soso n'aime pas Paquita, la SEGPA qui a 40 piercings et 6 tatouages, les parents démissionnaires, se demander si un élève n'a pas un couteau dans son sac rangé à côté de sa bouteille de Malibu et se rendre compte que des élèves ne savent quasiment pas lire.

On mélange un bon coup, on ajoute beaucoup d'humour et pas mal de méchancetés, des idées bien arrêtées sur le système éducatif dans son état actuel et on se retrouve avec un livre qui se dévore en quelques heures. Pour moi la motivation principale c'était le "Encore un chapitre, j'veux voir jusqu'où son collège ressemble au mien", mais pour les gens hors Éducation Nationale, je suppose que ça sera "Naaaaaaaaan ! J'y crois pas ! C'est pas possible !".

"Monsieur Chatel, écoutez Princesse Soso,
sinon gare à vous !"
Le seul écueil rencontré par Princesse Soso, c'est la répétition. Bon, d'accord, c'est peut-être parce que j'ai lu le livre d'une traite. Mais les "choupis" j'ai l'impression d'en avoir lu 2584 et pareil pour certaines expressions qu'elle affectionne beaucoup (le "pansement sur une jambe de bois" par exemple).
Il y a peut-être une certaine redondance dans ses idées, mais vu que je suis totalement d'accord avec elle (à part sur le vouvoiement), je me dis que ça peut pas faire de mal, les gens s'en rappelleront mieux, et qui sait, peut-être que notre cher et tendre Ministre de l'Éducation lira, retiendra et appliquera quelques-unes de ces idées logiques et sensées qui n'ont jamais réussi à monter jusqu'à lui...
En dehors de ses considérations sur l'Éducation (avec un grand É), ce qui est génial dans ce livre c'est qu'il est bourré d'anecdotes tordantes racontées avec humour et dérision (les rencontres parents-profs c'est ce que j'ai préfèré), et même si on a un peu envie de mourir ("Des parents comme ça existent vraiment ?"), c'est en se marrant franchement qu'on continue.

J'ai donc adoré Chroniques d'une prof qui en saigne, je suis déjà en train de chercher à qui je pourrais l'offrir à Noël ("Tiens, toi qui dis tout le temps que c'est cool et relax de bosser avec des collégiens, lis-moi ça !") et il y a même des moments pendant lesquels j'ai été totalement incapable de retenir des éclats de rire sonores.

Combien de cupcakes ?


et même... roulement de tambour...
LE CUPCAKE COUP DE COEUR !




Merci encore aux éditions Michel Lafon et à BoB pour ce partenariat !





The Witches (Sacrées Sorcières) - Livre/Film

 Le livre


Sacrées Sorcières, de Roald Dahl, est un des livres de mon enfance qui m'a le plus marquée. J'ai dû le lire au moins 7 ou 8 fois, je l'emmenais partout avec moi et ça se voyait. Même si j'ai toujours été très soigneuse avec mes livres, mon défaut majeur c'est que j'adore lire dans le bain. Et j'adorais déjà quand j'avais 10 ans. Mon édition de Sacrées Sorcières avait donc fait un plongeon malheureux, mais ce n'est pas pour ça que je le lisais moins !

Il était donc plus que temps que je rachète un exemplaire, j'en ai donc profité pour l'acheter en anglais étant donné que Roald Dahl en VO ça se lit facilement, vite et que c'est un vrai plaisir.


L'histoire ne se démodera jamais : les sorcières existent, elles ont des griffes à la place des ongles, elles sont chauves, portent tout le temps une perruque et ont des démangeaisons du scalp, elles n'ont pas d'orteils, leurs narines sont ondulées, leur bave bleue myrtille et on peut voir le feu et la glace danser au fond de leurs pupilles... Et plus que tout, elles détestent les enfants et leur odeur de caca frais et font donc tout pour les exterminer.
Le narrateur, dont on n'apprendra jamais le nom, est un petit garçon de 9 ans qui vit avec sa grand-mère depuis le décès de ses parents. Sa grand-mère, très au fait de toutes ces choses sur les sorcières, connaît plein d'histoires sur des enfants disparus mystérieusement ou transformés en toutes sortes de choses.
Pendant leurs vacances au bord de la mer, le petit garçon se retrouve coincé dans une salle de conférence où les sorcières tiennent leur congrès annuel... Et il ne va pas s'en sortir indemne !
L'écriture de Roald Dahl est un délice : vive, espiègle et colorée, et les dessins de Quentin Blake orientent la pensée du lecteur mais laissent une grande part à l'imagination (et quand on lit Sacrées Sorcières, on ne peut généralement pas s'empêcher de visualiser chaque scène tellement elles sont marquantes.).

Illustrations de Quentin Blake
Les personnages sont originaux, caricaturaux mais attachants, l'histoire est courte mais bien pensée, il n'y a ni temps mort ni longueur. Comme d'habitude, Roald Dahl ne s'encombre pas de considérations morales trop restrictives, mais ça reste toujours bon enfant (si vous lisez ou faites lire l'histoire à votre bambin, attendez-vous à devoir batailler pour lui faire prendre un bain après coup !). Le personnage de la grand-mère norvégienne qui fume des gros cigares à la chaîne est tout simplement génial, émouvant et adorable. ("It doesn't matter who you are or what you look like so long as somebody loves you.")

Combien de cupcakes ?


Ce livre fait partie du Challenge Jeunesse, ce qui m'amène à 6/20.


Le film

Film de Nicolas Roeg
Concernant le film, je n'en avais tout bonnement aucun souvenir même si je sais que je l'ai vu une fois quand je devais avoir 8 ou 9 ans. Se procurer le DVD n'est pas une mince affaire. Il n'est tout simplement jamais sorti en français (une VHS devait exister cependant) et la version anglaise n'a que des sous-titres pour malentendants de disponibles (ce qui me suffit mais qui peut en rebuter beaucoup). Quand les premiers crédits s'affichent sur mon écran, je réalise qu'un DVD aussi peut distribué n'a fait l'objet d'aucune restauration et qu'en gros j'aurais droit à un simple changement de support, pas de bonus ou d'image de meilleure qualité.
Le film datant de 1990, je me prépare mentalement à voir quelque chose qui a mal vieilli, avec des effets spéciaux à la noix. Et là, je suis agréablement surprise. Bien sûr ce n'est pas aussi bluffant que ce qu'on pourrait faire de nos jours, mais j'ai à peine senti les 20 ans (et oui !) du film.

Anjelica Huston dans le rôle de la Grandissime Sorcière est magnifique (en même temps, 20 ans de moins, ça sert...) , ou horrible, c'est selon le moment, et c'est un plaisir de retrouver Rowan Atkinson dans le rôle du manager de l'hôtel.



Je l'ai regardé juste après avoir fini le livre, et j'ai été surprise du nombre de répliques que l'on retrouve inchangées dans le film (sans que ça fasse coincé ou forcé). Il y a juste deux choses qui ont été modifiées : au moment où les sorcières se rendent compte que Luke (il a un nom dans le film) est dans la salle de conférence, elles iront le chasser jusque sur la plage et dans sa chambre (ça fait d'ailleurs un peu peur étant donné qu'on a l'impression que personne n'est en mesure de l'aider) alors que dans le livre il est capturé directement dans la salle. La deuxième grosse modification c'est la fin, j'ai trouvé ça dommage, mais ça reste un film pour enfant, je suppose qu'ils avaient besoin d'une jolie fin.

Combien de cupcakes ?

(mais il faut garder à l'esprit que ça a été tourné en 1990)