Fahrenheit 451

Le livre de Ray Bradbury aurait pu s'intituler, après traduction, 232,7 °Celsius. C'est en effet la valeur communiquée à l'auteur par une caserne de pompiers quand il se renseignait sur la température à laquelle un livre prend feu. 

Fahrenheit 451 nous raconte le "réveil" de Gus Montag, pompier de son état et résidant dans une grande ville américaine. Gus est pompier mais il n'éteint pas les feux, au contraire, il les déclenche, à l'aide de serpents de pétrole. En effet dans cette contre-utopie, se balader seul peut vous faire arrêter, les livres sont bannis et quiconque en possédant s'expose à la prison et à la mise à feu de sa maison.

Mildred, la femme de Gus, passe son temps devant les murs-écrans de son salon, à discuter avec des personnages télévisés, ou avec les "coquillages" dans les oreilles, qui lui disent quoi penser, à quel moment et qui l'empêchent surtout de (trop) réfléchir.
Mais Clarisse, la voisine qui regarde la lune, pense pour le plaisir et qui est une habituée des conversations ("Mais de quoi parlez-vous donc ?!") va tout chambouler dans la vie de Gus. Que disent les livres ? Pourquoi les brûler ? Et comment le capitaine Beatty peut-il en citer autant sans être lui-même en infraction ?

Cela fait plusieurs années que j'avais envie de lire ce livre, mais n'étant pas vraiment adepte de la science-fiction, je ne m'étais jamais vraiment penchée sur le résumé et je repoussais toujours à plus tard... Une fois la motivation trouvée et le livre commencé, j'ai vite réalisé qu'il y avait énormément de similitudes avec une des mes oeuvres favorites : 1984 de Georges Orwell. Fahrenheit 451 est cependant beaucoup plus court et se lit très rapidement.

L'écriture est très fluide et agréable, bien que bourrée de métaphores tarabiscotées et c'est un vrai plaisir que d'avoir une traduction "mise à jour" (selon la préface la première était un peu hésitante étant donné que beaucoup des références utilisées étaient intraduisibles).
J'ai tout simplement été emportée par Montag et sa prise de conscience, par ce récit très court et concis qui s'étale sur à peine quelques jours et nous fait prendre la mesure de la chance que nous avons de vivre dans un pays où on peut lire à peu près tout ce qu'on veut quand on veut.

Je vous ai trouvé une photo de Bradbury
jeune parce que vieux, il fout les pétoches !
Même si le livre est sorti en 1953, il aurait tout aussi bien pu sortir en 1983 ou en 2013 tellement il est actuel et intemporel à la fois. Bien sûr il n'y est pas question de téléphone portable ou d'internet, mais ce n'est réellement pas choquant (et dans une dystopie, comme dans une utopie, le lecteur accepte automatiquement que les développements de la société l'ont menée dans une direction différente de la nôtre) et on peut tout à fait imaginer un monde qui fonctionnerait comme celui de Montag, Faber et Mildred. Le plus frappant est certainement l'omniprésence des murs-écrans dans la vie des personnages, à peine moins imposants que dans nos salons actuels...

Vous l'aurez deviné, j'ai vraiment adoré Fahrenheit, et ce fut un plaisir que de savourer une telle oeuvre ! Même pour ceux qui ne sont pas adeptes de la science-fiction, je pense qu'avec 1984 et Le Meilleur des Mondes c'est un des rares livres qu'il ne sera pas difficile de finir.

Combien de cupcakes ?


Et en plus... Le CCC !!!
(Cupcake Coup de Coeur)





8 commentaires:

Louve a dit…

ouf je me sens moins seule à avoir apprécié ce roman!
J'ai trouvé le style très agréable aussi et l'histoire très originale!
Pour une non adepte de la SF comme moi c'est un très bon roman!

Frieda M. a dit…

Je suis d'accord avec ton avis, mais je m'interroge sur un point car Mildred n'a pas du tout de coquillage dans l'oreille : c'est une invention de Faber pour communiquer avec Montag en douce afin de le guider, sauf que Beatty a tout vu.
Bref, à part ça j'ai adoré, en prenant en compte le tout c'est très accrochant : la date de publication, le monde imaginé et quand on compare avec celui d'aujourd'hui, c'est triste de se dire que Fahrenheit 451 s'y rapproche...

Dae a dit…

Pando', je viens de me renseigner, en fait selon les traductions ce n'est pas pareil. Dans certaines ce sont les "radios-dés" et dans la mienne ce sont des "coquillages" !

Frieda M. a dit…

Je crois qu'on s'est mal comprises : ce n'est pas Mildred qui potte ses coquillages ou ses radios-dés mais Montag, tu dois certainement parler du tout début avec le fond sonore pour s'endormir ? Parce que Faber a dit qu'il n'a pas assez produit de Coquillages alors que c'est une de ses inventions à lui seul... et je n'ai pas non plus le souvenir de Radio-dés mais d'un fond sonore ;)

Frieda M. a dit…

porte*

Dae a dit…

Pando' > "Sans allumer, il imagina l'aspect de la pièce. Sa femme étendue sur le lit, découverte et glacée comme un gisant, les yeux fixés aux plafond par d'invisibles fils d'acier, inébranlable. Et dans ses oreilles les petits Coquillages, les radio-dés bien enfoncés, et un océan électronique de bruit, de musique et de paroles et de musique et de paroles, battant sans cesse le rivage de son esprit toujours éveillé."
C'est dans le tout premier chapitre, juste avant qu'il ne la découvre inconsciente ^^

Purple velvet a dit…

pas encore lu,mais comme les Chroniques martiennes sont mon coup de coeur 2010, et que je viens de lire et d'apprécier aussi beaucoup les Pommes d'or du soleil ( nouvelles, mais je fais apparemment partie des rares personnes qui aiment les nouvelles plus encore que les romans), Fahrenheit 451 est avec Les machines à bonheur sur ma liste de l'année ( histoire de rattraper le coup: je le croyais mort depuis longtemps, il est bien vivant et a eu 90 ans l'été dernier..voilà ce que c'est que de devenir limite légendaire dans son domaine)

(pour la photo, naan? c'est le même? il était plutôt pas mal étant jeune!)

Anonyme a dit…

Tu me donnes envie ! :D

Desirdelire (www.desirdelire.wordpress.com)

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