The Heroin Diaries : a year in the life of a shattered rock star



Je voulais commencer avec un truc qui sorte un peu de l'ordinaire, je crois que la photo parle d'elle-même. Non, ce n'est pas des fans de Tokyo Hotel qui ont été un peu trop loin avec le fond de teint et les habits cloutés. Ce groupe, c'est Mötley Crüe. Je vous invite à aller faire un tour ici si vous ne les connaissez pas, mais juste pour vous mettre dans le bain :

"Sexe, drogues, rock'n'roll… une formule explosive maintes fois entendue par le passé mais devenue une évidence au cours des années 1980 quand Mötley Crüe en fait une devise et une hygiène de vie le temps d'un début de carrière placé sous le signe des excès en tout genre. A la fois glam et dangereux, le groupe de Los Angeles pose les bases d'un hard rock grimé allant plus loin que celui de ses pairs et lance de manière définitive ce que certains appelleront le hair metal. " (traduction littérale : le métal cheveux, là tout de suite la photo prend tout son sens).


Avant la sortie de The Heroin Diaries (de Nikki Sixx, le bassiste et plus grand addict du groupe), il y a eu The Dirt, une autobiographie commune qui est devenue un best-seller (certainement grâce à sa brutale honnêteté et son côté très violent) et qui sera adapté au cinéma en 2011.

Ici, c'est une toute autre histoire. On met de côté les souvenirs et on se base sur quelque chose de beaucoup plus brut : le journal intime de Nikki, écrit entre décembre 86 et décembre 87, durant l'année où son amour de la drogue l'a poussé au pire, conduit dans la folie et même jusqu'à la mort (en décembre 87, Nikki est mort cliniquement pendant plusieurs minutes après une overdose, son coeur sera redémarré par une piqûre d'adrénaline).

Durant cette année d'horreur, Nikki est obligé de tenir un journal, pour plusieurs raisons :

  1. Il se drogue tellement que c'est le seul moyen pour lui de savoir ce qu'il a fait la veille ou l'avant-veille.
  2. Malgré le succès, Nikki est désespérément seul et n'a personne à qui parler.
  3. Il sait qu'il sombre dans la folie et pense pouvoir gérer ça à travers son journal.
Chaque mois a un chapitre, chaque chapitre a plusieurs entrées, dans lesquelles sont précisées la date et le lieu (deux tournées en un an, donc beaucoup de villes différentes, de filles différentes, de dealer différents...). Et après certaines entrées, il y a des inserts qui ont été écrits au moment de la mise en page du livre. Ces paragraphes sont ce qui donne toute sa profondeur au livre. En effet, il y a des interventions de Nikki (forcément), mais également de Vince Neil, Tommy Lee, Mick Mars (les autres membres du groupe), des managers, de sa petite amie tout aussi droguée et folle que lui (elle se faisait appeler Vanity à l'époque mais a repris son nom depuis qu'elle est devenu pasteur évangéliste), et des gens qui faisaient partie de son entourage proche à ce moment de sa vie.

Pouvoir lire le journal intime d'une rock-star des années 80, qui vit à fond le motto "Sex, Drugs & Rock'n'Roll", c'est pas aussi marrant que ce qu'on pouvait s'imaginer. On se rend vite compte de la détresse dans laquelle Nikki se trouve et on est très vite horrifié par sa vie quotidienne. Nikki, dans son manoir immense de Van Nuys, s'enferme dans un placard la plupart du temps, se shoote et fait ensuite des crises de paranoïa pendant lesquelles il est persuadé que des "créatures" veulent l'attaquer. Il ira jusqu'à faire condamner toutes les fenêtres et sera plusieurs fois arrêté pour avoir tiré sur des employés de l'entreprise de surveillance chargés de la sécurité de sa maison (persuadé qu'ils lui voulaient du mal).
On descend aux enfers avec Nikki, et on vit les quelques bonnes journées avec l'espoir qu'il arrivera à sortir de ce cercle vicieux, puis au bout d'un moment, on espère juste qu'il ne va pas mourir.


Le livre en lui-même est très beau. 413 pages de papier glacé, le journal tapé comme sur une machine à écrire, agrémenté de photos de la collection personnelle de Nikki (beaucoup de filles donc, dont le visage est toujours caché), de dessins, de listes et de lyrics (utilisées ou non par le groupe) écrites à l'époque. Bien sûr, si vous lisez ça dans le métro, les gens vous regarderont un peu bizarrement, les nombreuses "tâches de sang" et dessins de seringues n'étant pas des plus joyeux.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré, parce que c'est un livre honnête, dur mais réel. Si vous êtes intéressé, je ne saurais que vous conseiller de lire The Dirt avant, qui est sorti en France chez les éditions Camion Blanc, mais qui vous coûtera 3 fois moins cher (sans exagérer) en anglais.

Combien de cupcakes ?
(quoiqu'ici j'aurais pu remplacer les cupcakes par des guitares ou des têtes de mort)




6 commentaires:

Miss Spooky Muffin a dit…

C'est dommage que Mötley Crüe ne soit pas ma tasse de thé, parce que c'est sûrement le genre de livre qui me plairait. Mais vu que je ne connais pas du tout la personne, j'ai peur que ça me passe un peu au-dessus... J'ai lu la bio de Marilyn Manson il y a des années et c'était "folklorique" aussi, mais là encore si tu n'apprécie pas la musique il y a peu de chance que tu accroches au personnage !

Dae a dit…

Dans ce cas-là je te conseille vraiment The Dirt. Avant de le lire je connaissais seulement deux ou trois chansons de Mötley Crüe et je n'avais aucune idée que c'était eux qui les chantaient. Ils sont partout qualifiés de "heavy metal", mais c'est du heavy metal des années 80, donc en gros c'est du Bon Jovi avec un peu de plus de guitares électriques, c'est loin d'être du Slipknot ^^

Marc Vyler a dit…

Ne pas oublier SIXX AM le groupe qu'il a formé ensuite pour mettre en musique chaque chapitres de son livre. Super Album HEROIN DIARY avec le guitariste DJ ASHBA (qui officie en ce moment chez les guns'n'roses pour la dernière tournée). Un second livre arrive courant avril 2011 avec à sa suite le 2eme LP de SIXX AM en mai....il me tardes

Dae a dit…

Pete Vyler Band > Oui, j'ai écouté l'album, ça donne une sacrée dimension au bouquin ! Par contre je ne savais pas qu'un nouveau livre allait être publié, il me tarde !

Anonyme a dit…

ce type est un petit salaud à qui je casserais la gueule volontiers,c est une petite merde ça se voit des le debut du livre

Anonyme a dit…

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